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par ermina » 17 févr. 2010, 05:59
oui, il y a des tas de labels (dit 'indépendants') qui font leur boulot selon des vues artistiques et humaines en priorité sur l'envie de retour rapide et important sur l'investissement que représente la découverte/accompagnement/production/édition/promotion d'un groupe.
Le problème c'est que l'accès médiatique est quasiment verrouillé par les majors. Et que les systèmes de revenus par répartition sont forcéments plus favorables aux plus gros.
Imagine tu écoutes sur spotify une dizaine de titres d'un artiste qui a 1000 titres écoutés par semaine (très peu donc).
Tu donnes une somme d'argent N à spotify, soit sous la forme de ton abonnement, soit sous la forme de revenu publicitaire.
Cette somme est répartie par spotify au pro-rata des écoutes (imaginons.).
Ton artiste pas connu (et sa petite maison de disques) va toucher une minuscule part de N. Le reste, on ne sait pas où ça va.
Maintenant, imaginons tu achètes ces titres, ou le disque physique, directement auprès du label (ce qui est courant maintenant).
Ton artiste et sa petite maison de disques vont toucher 100% de N'.
Imaginons que ces titres soient en téléchargement libre avec possibilité de don.
Tu télécharges sans payer. Personne ne touche rien.
Tu télécharges le disque et pour x raison tu décides de donner une somme N''.
Ton artiste et sa petite maison de disques vont toucher 100% de N''.
Dans les deux derniers cas, à aucun moment tu n'as donné d'argent à quelqu'un qui n'avait aucun rapport avec ce que tu as
écouté.
Dans le premier cas, les revenus générés partent dans un système opaque, qui profite _aussi_ à d'autres.
C'est le principe de la SACEM. C'est aussi celui de la licence globale.
C'est en ça que "l'argent va aux plus gros".
Maintenant, si spotify ou autre peut garantir qu'il va diviser ton abonnement et les revenus liés au publicités que tu as subies, entre les ayants-droit des seuls titres que tu as écouté, en respectant un tarif négocié d'égal à égal entre ces derniers et la plate-forme.
Si la pseudo "universalité" de telles plates-formes ne fait pas que les artistes y aillent par "obligation d'exister", et subissent ainsi des conditions défavorables.
Si, à l'heure où le Giga-octet coûte 0.10€ et le Mb/s 1,5€, ces plates-formes proposent des formats non compressés (qui ne soient pas fait à partir du mp3 128k habituel....).
Alors, oui, je continuerai d'aller voir ailleurs chaque fois que c'est possible. :D
Pour l'autre partie de ta question sur les maisons de disques "respectueuses".
J'ai pas dit que les majors ne soient pas respectueuses de _leurs_ artistes. C'est certain que, comme tout le monde le pointe, la part du prix d'un disque/fichier qui va à l'artiste est faible. Sauf que c'est la major qui fait des débauches de fric en publicité pour que l'artiste puisse toucher x centaines de milliers de fois une faible part du prix d'un disque. C'est rationnel et le revenu est confortable pour tout le monde.
La seule différence entre une bonne chanson qui vend pas et une bonne chanson qui rapporte des millions, c'est l'exposition médiatique. Après, et où je rejoins une critique faite souvent aux majors, c'est qu'elles ne prennent pas de risques, en produisant
des artistes qui vont vendre à coup sûr.
A la limite, si il y a une chose que ces majors ne respectent pas, c'est l'intelligence de leurs clients/publics.
Quant aux labels beaucoup plus petits, il faut savoir que bien souvent l'artiste a des rentrées d'argent intéressantes bien avant le producteur, qui lui doit se rembourser des frais engagés.
Après il y a des petites boites qui tournent bien, et des artistes inconnus à la tv qui gagnent leur vie.
Mais l'ensemble reste précaire.
Cet étage précaire sert aussi de tremplin et parfois pré-mâche le boulot des majors, en prenant le temps de découvrir, développer, faire connaitre et installer des artistes, dont il est ensuite facile de déduire qu'ils deviennent rentables, et encore plus facile d'aller les débaucher avec une chèque mirobolant à la clé.
Certains s'en souviennent, demande à mickey 3D, dionysos, ... d'où ils viennent, ils sont pas apparus du jour au lendemain avec leurs clips sur m6 et des concerts soldout.
J'ai certainement un peu caricaturé. Le danger c'est la concentration. Quand t'as plus que 3 opérateurs de téléphonie mobile, ils décident ensemble des tarifs à imposer à tous.
Quand t'as plus que 3 fabriques de produits musicaux, ils décident non seulement des tarifs mais en plus du contenu de ta communication, en gros. Donc tout ce qui les rend plus forts, c'est le mal.
cqfd :p
(tu peux ranger ton bouclier, je n'ai aucune intention qui puisse le rendre utile ^^ )
away for a while