Chapitre VIII
Droit au but ?
Ils marchaient, encore et toujours, s’arrêtant parfois près d’un cercle de glace brisé pour y pêcher quelques poissons, ou près d’une meute de yaks à laquelle Serial ôtait les jeunes bêtes pour se nourrir.
Ils avaient faim, tous autant qu’ils étaient. Ils attendirent que Serial renifle un dîné pour déterminé où ils allaient s’installer pour pêcher : à proximité. Serial renifla un fumet peu habituel, ce n’était pas une meute de yaks, mais c’était des yaks, il ne savait pas s’ils étaient jeunes mais ils étaient isolés, il ne pouvait laisser passer cette occasion en or. Les manchots s’assirent derrière une protubérance gelée, des sortes de pics glacés qui ressortaient du sol tels des flèches légèrement incurvées et alignées sur une partie de la neige formant un paravent idéal. Serial s’éloigna en direction de la nourriture toute proche, il était si concentré sur l’odeur que dégageait la neige qu’il humait avec son museau, qu’il heurta le responsable de se parfum de plein fouet, dans la patte arrière.
Kalish se retourna, surpris mais nonchalant.
Kalish – Fais gaffe où tu marches toi.
Il était imposant, le plus gigantesque des yaks, majestueux mais très vieux, il n’était pas vif du tout, le déluge ne l’aurait pas fait avancer plus vite !
Serial recula, sur la défensive, crocs en avant. Il y avait trois yaks, le plus grand et le plus fin des animaux redressa la tête.
letrou – Tu comptais pas nous becqueter quand même ?
Le loup repris son calme habituel et s’assis devant eux.
Serial – Non, vous gagneriez, même si vous êtes isolés. Et je n’aime pas la carne.
letrou – Bah c’est sympa ça !
Cheffbi – On ne s’attaque pas à plus fort que sois petit.
Les yaks s’en allèrent lentement, ils disparurent dans un nuage de neige, le vent commençait à se lever. Serial se tourna pour rejoindre la troupe et tomba museau à bec avec un aigle.
Raindropz – Bien tenté « petit » ! Ahaha.
Serial – Tu préfères que je m’attaque à toi peut être le plumé ?
Raindropz – Non ça ira, je voudrais pas abîmer ta petite tête de toutou !
Serial – T’es pas avec les autres plumés déphasés ?
Raindropz – Qui ça ?
Serial – Laisse tomber… Dégage avant que je te vole dans les plumes.
Puis il partit dans une course rapide pour rejoindre, à quelques centaines de mètres les manchots. Raindropz le suivit de loin et de haut. Lorsque Serial arriva, tout le monde mangeait tranquillement son poisson. Lui était frustré parce qu’affamé et se coucha à l’écart de ce que son esprit ordonnait d’avaler sur le champs, « toute cette viande à portée de crocs » entendait-il dans sa tête. Raindropz se posa derrière lui :
Raindropz – Alors, qu’est ce que t’attend, fonce dans le tas, ils se doutent de rien.
Serial – Qu’est ce que tu espères en faisant ça ?
Raindropz – Rien, je trouve ça amusant. T’es un abruti et eux je les aime pas !
Serial se dressa et voulu attaquer l’aigle qui fut trop rapide pour lui, il s’envola et reparti comme il était venu, mystérieusement.
Alors que le ciel s’assombrissait lentement, Ched voulu se balader un peu. Tizz lui conseilla de ne pas s’éloigner pour qu’aucun ennemi ne puisse les repérer en le suivant.
Ched – Mais ta gueule je fais ce que je veux, connard.
Tizz – Nan mais c’est bon du calme, c’était qu’un conseil, c’est pas la peine de faire payer les autres au cas ou tu fasses une connerie quoi.
Ched – Mais t’as cru… Tu me prend pour qui, fous moi la paix, je me casse, tu me saoules de toute façon.
Tizz – Ouais bah ok, barre toi.
Ched partit, énervé, à grands pas en direction de la brume épaisse, puis il disparut. Aux dernières nouvelles, il aurait trouvé, accidentellement, chemin faisant, des manchots qui lui étaient familiers, ses grands parents, il s’installa alors dans leur meute et refit sa vie là-bas.
Lorsque Tizz revint près des autres, il annonça le départ de Ched, dans les grandes lignes. Skaz ne fit aucun commentaire, mais ne semblait pas touché par la nouvelle. Tous les manchots s’endormirent, le silence tomba. Et le lendemain :
Tizz – Bon on a un peu dévié du point d’arrivée ces derniers jours, on devrait aller en direction du Nord Ouest.
Skaz – La boussole a parlée, on y va.
Après quelques heures de marche, ils se trouvèrent au pied d’une montagne, ils devaient la traverser. A mi-chemin, ils entendirent des voix, des cris. Ils s’en approchèrent et découvrirent deux pingouins, plus grands qu’eux, ils se disputaient.
Skaz – On dirait un vieux couple là les gars.
P!l0upS – Un peu comme toi et Tizz tu veux dire !
Tizz – Vos gueules. Vous êtes qui vous deux ?
Chilperik – Ça te regarde vraiment ? Et vous vous êtes qui ?
Tizz – On cherche à retourner chez nous.
Orangebud – Avec un chariot rempli de ferraille ? Hum, on est la douane en fait, ça vous fera un poisson par personne pour passer dans le coin.
Chilperik – Ah bon ?... Ah oui, c’est vrai, bah à plus tard avec les poissons alors.
Serial qui était à l’arrière s’approcha.
Orangebud – Ouh le gros toutou, pour toi on va dire deux poissons.
Serial – Moi je te conseil de nous laisser passer.
Orangebud – Hehe, du calme Médor, c’est le même tarif pour tout le monde !
Chilperik – Nan mais, c’est pas contre vous mais c’est notre montagne.
P!l0upS – J’ai pas vu ton nom écrit dessus en arrivant pourtant.
Chilperik – Si si il est écrit spirituellement, notre âme s’est imprégnée de la montagne.
P!l0upS – M’ouais.
Tizz – Nan mais c’est des conneries, on va pas redescendre pour pêcher et remonter !
Orangebud – Si.
Klad – Bon on a pas que ça à foutre, on passe.
Ils passèrent sous le nez d’Orangebud et Chilperik qui ne réagirent pas. Ils les regardèrent s’éloigner.
Orangebud – Spirituellement hein ? T’es con.
Chilperik – Toi avec ta douane c’est pas mieux.
Orangebud – Ça aurait fonctionné si t’avais l’air plus agressif…
La montagne était bien loin à présent, la route était interminable, éprouvante et ennuyeuse.
Klad – On est bientôt arrivé ?
Serial – C’est la cinquième fois que tu demandes et la réponse est toujours non.
Skaz – C’est pas en disant ça qu’on ira plus vite.
Ils s’arrêtèrent.
Tizz – Vous êtes tous très chiants, si ça continue on a qu’à se séparer et rentrer chacun de son côté, et moi le premier.
Vivaldi – Mais non. Calmez-vous, on va repartir de la bonne patte et avancer dans la bonne humeur.
Serial – Il a raison, se serait bête de se séparer maintenant.
Klad – Non, moi vous m’énervez, j’irais plus vite tout seul. Je m’en vais.
Tizz – Mais c’est vraiment n’importe quoi là.
Il s’en allait déjà dans une autre direction.
Klad – On se reverra peut-être un jour !
Klad avançait sans vraiment savoir où il allait, mais il ne ferait pas demi-tour.
Klad – Qu’est ce que je dois faire Sukina ?
Tu n’es pas censé parler au narrateur tu sais.
Klad – Quelle importance de toute façon ?
D’accord. Il se dirigea donc vers le Sud, cherchant un endroit où pêcher. Il marcha puis nagea longuement et s’arrêta sur l’Île Devon. Il s’assit et entendit la neige craquer derrière lui.
Goldy – Tu fais quoi ici toi ?
Klad – Bah et toi ?
Goldy – J’ai quitté le Sud du Canada parce que ça me gonflait.
Ils restèrent ensemble à discuter sur la glace encore un long moment…
Durant ce temps, nos manchots se dirigeaient toujours vers le pôle nord, marchant sur la mer gelée du grand nord. Ils touchaient au but, ils n’étaient qu’à quelques dizaines de kilomètres de l’arrivée.
Ghostkiller – C’est bon de rentrer chez soi.
Vi4nn3y – Vous faites quoi habituellement chez-vous ?
Tizz – Bah… On… On est chez nous quoi, t’as jamais eu de chez toi ?
Vi4nn3y – Si mais je m’occupais, pas vous ?
Skaz – C’est vrai ça, on se fait chier au pôle nord.
Vivaldi – Rien ne nous oblige à retourner là bas, on a qu’à voyager.
Tizz – Oui c’est une idée.
Ghostkiller – Moi j’aime bien le pôle nord, je vais y retourner.
Ils firent leurs adieux à Ghostkiller et se mirent en tête de parcourir le monde, Serial resta avec eux, ils visitèrent de nombreux pays, et encore aujourd’hui leur aventure continue, mais ce n’est plus à moi de vous la conter.
Fin.